samedi 21 octobre 2017

21/10 - Les petits touristes dans la vallée authentique...

45 km au programme aujourd'hui, de Than Uyên à Mu Cang Chaï. C'est principalement en montée, mais comme nous partons tôt (7h30), on a bon espoir d'arriver autour de midi.



Finalement, on a pris le rythme et tout le monde est content : rouler le matin, trouver l'hotel vers 14h et... cool l'après-midi.

Après une bonne descente au départ de Than Uyên, les choses sérieuses commencent : nous devons remonter le lit d'une rivière jusqu'à Mu Cang Chaï : 500m de dénivelé en théorie. Mais la route est sinueuse et irrégulière. Au cumul, on sera presque à 900 m aujourd'hui. Et ça continue demain.

La vallée est très encaissée. Nous traversons des paysages de rizières en terrasses. Tout est cultivé jusqu'en haut. La récolte du riz n'est pas terminée. On voit du monde partout sur le flanc des montagnes, dans le lit de la rivière. Sur le bord des routes on étale le grain pour le faire sécher avant de le battre. On fait aussi sécher la paille. Lorsque le riz est battu, on brûle la balle. Pendant ce temps, sur les terrasses, les buffles s'en vont pâturer ce qui reste...








Pour nous, ces paysages sont bucoliques et magnifiques. Ils font la renommée du lieu, et c'est ce que nous étions venus voir.

Mais ce que nous voyons au final est différent.

Un carrefour, un replat, un pont, et c'est un hameau qui apparaît. Beaucoup d'enfants, toujours... Ici, encore plus qu'hier, les bêtes curieuses, c'est nous.

La province que nous traversons est une des plus pauvres du nord du pays. Pour ceux qui y vivent à longueur d'année, pas de paysages bucoliques, mais un quotidien sans cesse recommencé, seulement interrompu par les fêtes traditionnelles.

Ici, ni week-end, ni dimanche. Une récolte de riz par an, et le reste du temps cultiver le maïs et les légumes, élever les animaux qui seront consommés par la famille ou vendus.

Pourtant, dans toutes les maisons la télé est allumée. Le moindre village possède son magasin de téléphones portables, bien plus achalandé qu'une FNAC ou un Darty de chez nous...

Nous sommes des petits touristes dans un monde rural qui n'a pas besoin de nous, et c'est très bien ainsi.

Nous croisons un vendeur de citron à moto, qui s'arrête spontanément pour taper la discute avec les "touristes". Il a 28 ans, marié, un enfant. Il fait ce job pour diversifier ses revenus. La discussion s'engage à propos du tourisme dans la région : "Est-ce que vous pensez que le tourisme va se développer ici ? Qu'est-ce qu'on a de moins que Sa Pa ?" Quynh lui demande s'il y est déjà allé. Réponse : "j'ai pas que ça à faire...". Il s'intéresse aussi au prix de nos vélos : Censuré. On a trop honte.



Des gamins s'approchent, timides, mais pas trop. Ils jouent à se faire peur sur les glissières de sécurité. Les camions et les autobus passent en klaxonnant.



Dans les retenues d'eau des centrales hydroélectriques, on récupère le sable pour la construction : l'eau du lac est pompée à partir de radeaux, en veillant à bien agiter le fond pour mettre le sable en suspension. Sur le bord de la route, 20 mètres plus haut, l'eau "chargée"se déverse dans de grands bacs en ciment. Des ouvriers raclent le fond pour en récupérer le sable. L'eau, éclaircie, s'écoule et retombe dans le lac. Le camion benne est là, juste à coté, rempli au fur et à mesure. Lorsqu'qu'il est plein un autre arrive.



Nous arrivons à Mu Cang Chaï, une "ville-rue, au bord de la rivire. Nous choisissons un joli Nha Nghi tout en bois, très ventilé. Après la petite sieste, nous ressortons explorer le fond de la vallée. Quynh se moque gentiment de notre "recherche d'authenticité"...



Au passage, nous constatons les dégâts du récent glissement de terrain : de gros rochers ont dévalé la pente en suivant un torrent. Ils ont traversé la route et défoncé le rez-de-chaussée d'une école. Juste au bord du torrent, qui a retrouvé son lit, des petites maison toujours habitées, comme s'il ne s'était rien passé.




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