jeudi 2 novembre 2017

02/11 - Trois petits vélos le long du grand fleuve

Nous décidons de revenir à Hanoï à vélo, pour baigner encore un peu dans cet environnement si constrasté, fait de nonchalance et d'activité incessante, de sourires éclatants et de visages ahuris, de richesse étalée et de pauvreté digne, d'écoles toutes pimpantes et de hangars gris servant d'habitations.

Et les gamins heureux, le plus souvent...

Dans ce pays rien n'est jamais fini. Tout est en chantier, tout bouge. On démolit, on construit, on achète, on vend, on sème, on récolte. çà n'arrête jamais.

De Phu Ly à Hanoï il y 60 km à vol d'oiseau. Le challenge, c'est de ne pas passer par la QL1 (la nationale 1) mais de rejoindre le fleuve rouge en espèrant que les digues seront praticables, et sans changer de rive pour éviter de devoir repasser un grand pont en arrivant dans la ville.






Çà s'est passé à peu près comme ça, à quelques détails près :
  1. Vent dans le nez toute la journée. Certes il est rafraichissant, mais rouler sur du plat pendant 90 km en ayant l'impression de monter, c'est rageant.
  2. La route sur le sommet de la digue est faite de plaques de ciment disjointes ou disloquées. Parfois, il n'y en a même plus. C'est un chemin de terre sableuse parsemé de nids de poule (avec éventuellement les poules dedans). çà tabasse et çà desserre les boulons !
  3. Bien sûr, tout le long du fleuve se succèdent briquetteries, cimenteries et carrières de sable. Les camions surchargés fument, puent et soulèvent la poussière.
  4. Et les odeurs... les pans inclinés de la digue servent ici et là de décharge à ciel ouvert. ça sent le pourri et le cadavre.
J'ai l'air de râler, mais - encore une fois - on l'a choisi ! Et tout cela fait partie du voyage. On n'est pas venu ici pour les cartes postales !

Dans le smog au loin on distingue les tours de Hanoï et on devine les grues.

Petite pause café au frais en contrebas de la digue avant les 20 derniers kilomètres. Trang souffre un peu à cause de la selle, mais par rapport à 2015, elle a beaucoup gagné en tonicité. Les 90 kilomètres seront avalés sans difficulté ni grosse fatigue.

Nous arrivons en ville. Nous nous faisons notre petite place dans la circulation frénétique. Il est 16h30, c'est l'heure de pointe. Pourtant, on avance à un bon 15 à l'heure, pratiquement sans s'arrêter.

Se faufiler, anticiper les mouvements des autres, ne pas se faire coincer par un bus, couper le flux pour aller à gauche, ne jamais regarder derrière, ne jamais s'arrêter à un carrefour (sauf éventuellement s'il y a un feu)... On fait maintenant tout cela sans même y penser. Mais attention au retour au France !

Nous arrivons dans notre "village vertical" (l'immeuble "Home City") à la nuit tombante. Nous dînons au calme, dans le restaurant végétarien du 4ème étage.


Demain, repos, emballage des vélos. Peut-être un dernier petit tour en ville pour dépenser "nos millions" ? (1 million de Dongs = 37 euros).

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